On en était resté il y a trois semaines à la commande du fil de cuivre. Et bien il est arrivé, exactement trois semaines après les premiers contacts avec le fournisseur et dans les délais annoncés.
C’est donc le fournisseur historique de toutes les marques américaines qui m’a fourni ces cinq kilos de cuivre, qualité plain enamel et heavy formvar, et je possède maintenant un stock et une variété de fils qui me permettent de couvrir les besoins classiques ET les raretés.
Au passage, pour l’annecdote, après avoir trainé sur des forums américains pour essayer de récupérer des informations sur les bobinages DeArmond, j’ai pu y lire des belles boulettes concernant la tailles de fils -on parle de AWG pour American Wire Gauge- erreurs annoncées pourtant comme des vérités sans appel par leur auteurs… C’est ça aussi le web…
Bref, on va pas les changer… Retour à nos moutons: il y a trois façons de rebobiner un micro:
– méthode Pastis marseillais: on remplit jusqu’au trait (trace laissée par l’ancien bobinage) méthode vue sur un site technique de référence américain… Pas la mienne donc.
– méthode « je mesure de temps en temps »: on arrête de bobiner, on prend le testeur et on arrête de monter les couches lorsque le testeur indique à peu près le valeur du deuxième micro ou bien on dépasse allègrement le niveau, on teste et on débobine en testant régulièrement.
– méthode « je suis peut-être autiste mais au moins je sais de quoi je parle » : la mienne: on prend une heure pour débobiner le micro HS en le fixant sur la bobineuse, compte-tour en marche, et on tire, et on tire, et on tire… jusqu’à la fin… et là ça me dit exactement le nombre de tours à reproduire…
Beurk… meuh non, j’ai pas trucidé une fausse rousse, ahlala, les fantasmes des justiciers du samedi soir… ce sont juste les milliers de tours de bobinage que j’ai déroulé pour compter.
Et voilà le travail, bobiné avec amour et refermé pour quelques années.
Ce micro est incroyable et je comprend son succès auprès des jazzmen, il est précis, granuleux, moelleux, avec un creux dans le médium mais un creux qui ne donne pas un sentiment de manque, il est aérien, il n’est pas ultra puissant mais il est très dynamique.
J’ai pu constater sa particularité magnétique unique dans les specs générales des micros courants, une histoire de positionnement nord/sud assez particulier, sans compter ce fil émaillé très particulier également…
Du coup, je suis déjà à la recherche de ces aimants si caractéristiques et pour le fil j’en ai 3 Kg, à suivre!
Pendant ce temps, le travail sur le manche à avancé, et les quelques retouches de vernis sont maintenant sèches à coeur.
retouches des raccords de collage de touche avec l’aérographe, le vernis cellulosique de finition sera ensuite appliqué au pistolet à retouches. Le manche présentait un micro-bullage désagréable sous les doigts, j’ai pu garder la finition pailletée d’origine et supprimer les aspérités en appliquant un re-spray sur le vernis ancien, le dégradé noir se fond avec le noir pailleté d’origine, nickel…
Il ne reste plus qu’à remonter l’ensemble, régler et téléphoner au client qui n’a montré aucun signe d’impatience, il faut dire que je l’ai tenu informé des avancements des travaux au fur et à mesure que j’avais des nouvelles.
Voilà, je pense qu’elle reviendra bientôt pour un refrettage, mais dans l’immédiat on va les laisser faire plus ample connaissance car cette guitare est arrivée à l’atelier quasiment le jour où elle a été achetée.
Je fais également des photos du faïençage de la table, elles s’ajoutent à la photothèque et elles me serviront de référence lorsque j’aurai besoin de reproduire un faïençage de ce type sur un futur boulot.
Coût de l’opération:
Décollage de la touche, nettoyages, recollage, réparation des filets, retouches de teinte et respray du manche: 110,00€
Réparation du micro: déssertissage et débobinage, rebobinage remontage, participation aux frais d’approvisionnements fil spécial, total micro: 110,00 €
Planif des frettes, réglages: 55,00 €
Jeu de cordes offert
TOTAL GENERAL: 275,00 €